• Qui est dans l’atelier ?

Salut à toutes et tous !

Après une 1ère vie professionnelle, je décide de larguer les amarres de Normandie pour partir en Belgique et me former en bijouterie…

Parce que mes mains me chatouillent, que le travail du métal est passionnant, et que les pierres fines avec leur diversité et leur beauté, sont assez hallucinantes…
Je pose donc d’abord mes valises à Liège et suis une formation à l’école Léon Mignon, où j’apprends la bijouterie dite « classique ». Les différentes spécialités en bijouterie sont souvent bien cloisonnées et il faut déjà avoir fait ses gammes pour ensuite passer au sertissage, à la gravure ou autre… Dans cette école, le crédo est différent, on a la possibilité de toucher un peu à tout dès la 1ère année ! Et donc on ne fait pas que préparer notre métal pour ensuite le faire sertir par un sertisseur, on sertit nous-mêmes ! En tout cas on essaie… Pareil pour la cire. On a pu comme ça tester un peu ce qu’on voulait. Sans pour autant laisser de côté les techniques de base.

Puis je pars à Bruxelles, aux Arts et métiers, où je suis les formations « bijouterie joaillerie » et « bijouterie contemporaine ». Une toute autre ambiance d’atelier. La technique est toujours importante mais on essaie de s’en détacher, de tester de nouvelles choses, de manipuler d’autres matériaux, comme le bois, le plexiglas etc. Alors je teste… Mais c’est vraiment l’association du métal et des pierres qui m’intéresse. Et des pierres peu ou pas facettées, voire brutes. Les pierres précieuses ne m’intéressent pas vraiment… Celles qui me racontent quelque chose, ce sont les jaspes, les cornalines, les agates dendritiques, les labradorites…

Expo "De la pierre au bijou" à Bruxelles - 2018

Et puis parallèlement à cela, il y a eu des rencontres très chouettes avec des artisans passionnés. Pascal à Nantes, historien-bijoutier qui recycle de l’argenterie et qui fabrique de beaux bijoux en argent, Gilles à Rouen, joaillier haute couture, qui m’a ouvert les portes de son atelier avec une disponibilité et une gentillesse sans nom, et Oumaha qui navigue entre Bruxelles et le Mali, artisan touareg au grand coeur, qui a appris avec son grand-père, et qui sait faire avec tellement peu…
Et puis j’espère d’autres rencontres à venir…

  • Que fait on dans l’atelier ?

– Je travaille l’argent, qui est un métal précieux, je ne fais donc pas de bijouterie fantaisie !
(Et je suis soumise à une législation « légèrement » plus lourde. Vous entendez l’euphémisme ?)

– Je travaille « à la cheville », je scie, je forge, je cisèle, je lime, je polis…
Chaque pièce est unique dans le sens où il n’y a pas de moule.

– Je sertis mes pierres, je ne les colle pas !
(Hormis certaines pierres très fragiles telles que les opales ou les pyrites…)

– J’ai décidé de ne pas travailler l’or pour deux raisons.
La première est financière, c’est un investissement très important, tant en matières premières qu’en assurance !
La seconde est éthique, avec la pollution au mercure des eaux due à l’extraction de l’or, des réseaux de contrebande, le trafic, les guerres, la mafia etc.
L’or blanc ne m’intéresse donc pas plus, car c’est de l’or jaune auquel on rajoute d’autres métaux tels que l’argent, le cuivre ou le palladium. Ce que vous trouverez dans la plupart des bijouteries, c’est de l’or blanc rhodié. Mais donc, du fait de sa composition, l’or blanc… n’est pas blanc ! Il tire un peu vers le jaune, c’est pour cela qu’on le fait rhodier : on le plonge dans un bain de rhodium, pour faire un placage, et lui donner une couleur blanc acier. Ce rhodiage est à renouveler tous les 3 ans environ et c’est un processus assez polluant.

Hélène